
Pas de pluie, pas de froid et des épisodes orageux peu importants : sur le papier, tout semblait indiquer que la prochaine saison de chasse, qui s'ouvrira le 20 septembre prochain, serait bonne. Il n'en sera finalement rien en ce qui concerne les faisans et les perdrix, moins nombreux que ne le laissaient espérer les conditions météorologiques.
« Les échantillonnages ne sont pas bons, confirme Marc Morgand, directeur de la Maison de la chasse, à Agnetz, près de Clermont, siège de la fédération départementale des chasseurs de l'Oise. Nous pensions être à cinq poussins par poule, mais au vu des premiers résultats, nous serons plutôt à deux et demi, comme dans le Pas-de-Calais. »
Une mortalité importante qui pourrait être liée au machinisme agricole. « Les moissons ont été lancées plus tôt ; elles ont parfois eu lieu 24 heures sur 24, y compris de nuit. En ce qui concerne les céréales à paille, habitat du petit gibier, nous en sommes quasiment sûrs : beaucoup de jeunes ou d'oeufs se sont fait happer par les machines. »
« Il y aura quelques grincements de dents »
Les prélèvements devront donc être adaptés. « D'autant plus qu'il faut enlever à ces chiffres 30 à 40 % de mortalité naturelle. Même si certains territoires vont certainement s'en sortir mieux que d'autres, il faudra donc être très prudent si nous ne voulons pas mettre à mal les espèces. »
Les quotas seront annoncés aux responsables des sociétés de chasse lundi 24 août prochain. « Nous savons qu'il y aura quelques grincements de dents. Parfois, notre parole est même mise en doute, mais nous ne nous sommes jamais trompés sur les chiffres. Les chasseurs, d'ailleurs, s'en rendent compte une fois sur le terrain. »
Reste que lutter contre la mortalité liée au machinisme agricole n'est pas simple. « En ce qui concerne les jachères, la coupe est déjà interdite entre le 1er mai et le 14 juillet, et l'utilisation d'une barre d'envol est demandée. Mais pour les céréales, la situation est plus compliquée car la fenêtre de récolte est très courte et les contraintes sont plus importantes. »
Quelques conseils sont toutefois prodigués aux agriculteurs (lire également ci-contre), comme de moissonner de l'intérieur vers l'extérieur afin de laisser aux animaux le temps de sortir du champ.
« Mais dans l'avenir, la sensibilisation sera plus facile chez les jeunes agriculteurs car ils abordent désormais ces problèmes lors de leur cursus », termine le directeur.
SYLVIE MOLINES
LES AUTRES GIBIERS
Les populations de lapins et de lièvres se portent bien, tout comme les sangliers, avec des différences toutefois selon les secteurs géographiques.
La reproduction du chevreuil a en revanche été moyenne, en raison certainement de la chaleur.
Les secteurs bénéficiant de marais s'en sortent mieux que les autres.
Quant à celle des gibiers d'eau et migrateurs, elle a été excellente. Mais reste à savoir s'ils seront là le jour de l'ouverture ...